Je passe...Je suis la femme transparente,
Celle qu’on efface sans bruit,
Et qui s’en va comme l’eau fuit,
Pâle à trente ans comme à soixante.
Je suis la femme murmurante,
Qui propose son faible appui,
Et cause juste un brin d’ennui,
Aux esprits libres qu’elle hante.
Pour ces êtres auxquels je tiens,
Je continue à n’être rien,
Qu’une tranquille parenthèse.
Quand j’expose mon coeur blessé,
Ils coupent court : « Ça va passer !»
Il est plus doux que je me taise.
... Je casse...
Je suis la femme aux nerfs de verre,
Mal installée dans ses tessons,
Moitié fakir moitié trouvère,
Toujours bancale en ses chansons.
Je suis la femme à l’air sévère,
Qui ne comprend rien aux leçons,
De l’existence, et persévère,
Dans l’entretien de ses frissons.
Je suis l’échappée du naufrage,
Qui se hâte vers le rivage,
Pour se noyer dans un sanglot.
Je suis la femme de baudruche,
Qui fait toujours un peu l’autruche,
Sous la plume de son stylo.
Je passe...Je suis la femme transparente,
Celle qu’on efface sans bruit,
Et qui s’en va comme l’eau fuit..
Commentaires
Enregistrer un commentaire